Accusations d’Adèle Haenel : la société des réalisateurs de films exclut Christophe Ruggia

Dans une interview accordée à Mediapart, Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia de l’avoir abusée pendant trois ans et étant mineure. Il a depuis fermé ses réseaux sociaux et a été exclu de la société des réalisateurs de films.

Adèle Haenel a parlé. Dans un long entretien accordé en avril dernier à Mediapart, et publié ce dimanche 3 novembre après sept mois d’enquête, l’actrice césarisée affirme avoir été abusée sexuellement par le réalisateur Christophe Ruggia, qui l’a dirigée sur son premier film Les Diables. S’il est méconnu du grand public, l’homme est un visage emblématique du milieu des réalisateurs français. Il est notamment reconnu pour son engagement en faveur des intermittents du spectacle, mais aussi des sans-papiers. Face aux accusations d’Adèle Haenel, la Société des Réalisateurs de Films (SRF) a choisi de sévir, et a exclu le réalisateur.

Dans un communiqué, la SRF assure donner crédit aux allégations d’Adèle Haenel, et lui apporte tout son soutien : "Nous tenons à dire que nous la croyons et que nous en prenons acte immédiatement, sans nous dérober à notre responsabilité et sans faire l’économie de notre remise en question collective". Les réalisateurs rajoutent que le SRF a permis à Christophe Ruggia "d’exister fortement depuis 2003", et que tous "ignoraient cette histoire" : "Certain.e.s connaissaient la dynamique d’emprise révolue, tous ignoraient la dimension sexuelle de cette affaire".

Christophe Ruggia a fermé ses pages Twitter et Instagram

"En tant que cinéastes, nous devons questionner notre pouvoir et nos pratiques, sur les plateaux et comme collectifs" a conclu la SRF, tout en applaudissant "le courage et la générosité"d’Adèle Haenel. Dans ces déclarations, cette dernière a affirmé que le réalisateur l’avait abusée au tout début de sa carrière, alors qu’elle n’était âgée que de 12 ans seulement. Les sévices auraient perduré pendant trois années, jusqu’à que l’actrice décide de couper les ponts en 2005. Contactés par Mediapart, les avocats de Christophe Ruggia ont indiqué que ce dernier démentait fermement les faits qui le visaient. Ce lundi 4 novembre, il a fermé tous ses réseaux sociaux.

Source: Lire L’Article Complet