Pleins feux sur ces œuvres qui ont fait polémique depuis la création de la FIAC en 1974.
Entre installations suggestives, œuvres perçues comme immorales et performances complètement déjantées, la FIAC a vu naître de nombreux scandales artistiques depuis sa création en 1974. Retour sur cinq d'entre eux.
1. "Le baiser d’artiste" d’Orlan en 1977
Restituons le contexte. On est en 1977, et la FIAC bat son plein pour sa quatrième édition. L’artiste féministe Orlan, encore peu connue, vient y dévoiler sa nouvelle installation : Le baiser de l’artiste. Il s’agit d’une photographie de son buste entièrement nu, derrière laquelle l’artiste se glisse. Lorsqu’on la regarde de face, Orlan nous dévisage d’un regard profond, mais de dos, elle se dénude et provoque l’indignation générale. Deux choix s’offrent aux visiteurs : faire don d’un cierge à la madone, renommée Sainte Orlan, ou l’embrasser à pleine bouche pour cinq francs.
2. "The Mad Dog" d’Oleg Kulik en 2008
Oleg Kulik dérange, et son art en a fait les frais en 2008. Cette année-là, des policiers envahissent le Grand Palais et se dirigent vers la galerie moscovite, qui met en lumière les œuvres (très) controversées de l'artiste russe. La raison ? Il est accusé de faire l’apologie de la zoophilie avec son oeuvre The Mad Dog. Sur les clichés exposés, issus de sa performance de 1994, on le voit dans la peau d’un chien, entièrement nu et tenu en laisse, qui saute sur les spectateurs. L’œuvre, aussitôt censurée, est une métaphore de la condition de vie entravée dans la société post-soviétique.
3. "Tree" de Paul McCarthy en 2014
© AFP
En 2014, la FIAC invite l’artiste plasticien américain à investir la place Vendôme avec l'une de ses œuvres, Tree. Le monde s’enflamme et ne parle que de ce sapin vert colossal, à la forme phallique, exposé à la vue de tous. Beaucoup de passants s'indignent,et la première nuit, l’œuvre gonflable est poignardée. Son concepteur renonce à l’ériger de nouveau. Comme il l’indique plus tard au Monde : "Tout est parti d’une plaisanterie : à l’origine, je trouvais que le plug anal avait une forme similaire aux sculptures de Brancusi. Après, je me suis rendu compte que cela ressemblait à un arbre de Noël. Mais c’est une œuvre abstraite. Les gens peuvent être offensés s’ils veulent se référer au plug, mais pour moi, c’est plus proche d’une abstraction."
4. Les femmes-objets de Bjarne Melgaard en 2016
© Getty Images
Chair et Table. Deux noms aussi communs l’un que l’autre. Et pourtant, les installations proposées par Bjarne Melgaard n’ont rien de commun et suscitent rapidement la curiosité (avant de créer le scandale) lors de la FIAC en 2017. Dans un désir de provocation totale, l’artiste norvégien s'amuse à traiter de sujets tabous. Dans cette logique, il a exposé ses deux installations "femmes-objets", une chaise et une table, qui représentent deux femmes noires allongées sur le sol ou à quatre pattes, vêtues façon SM. Bjarne Melgaard sera par la suite accusé de racisme et misogynie, mais n’en fera pas grand cas.
5. "Domestikator" de Joep van Lieshout en 2017
© AFP
Domestikator a fait probablement autant scandale que Tree de Paul McCarthy en 2014. Imaginée par l’artiste néerlandais Joep Van Lieshout, cette sculpture de 12 mètres de haut, placée devant le Centre Pompidou, est composée de blocs XXL que les passants peuvent visiter. Jusqu’ici, rien de scandaleux. Si ce n’est que l’œuvre représente deux personnes dans une position sexuelle. Alors prévue pour faire partie du parcours "Hors les Murs" des Tuileries de la FIAC en 2017, l’œuvre sera finalement jugée trop problématique.
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