7 exemples d’architecture et de design "drôlement gonflés"

Innovants, révolutionnaires et bien souvent avant-gardistes, les objets et structures gonflables intriguent et subjuguent depuis toujours. Publié chez Phaidon, le livre "Bubbletecture, architecture et design gonflable", le prouve à travers pas moins de 200 exemples complètement gonflés.

« Personne n’est jamais déçu avec un ballon ». Cette perspicace analyse du plus célèbre ours de l’histoire anglaise – oui, on parle bien de Winnie l’ourson ! – est semé au hasard des pages de Bubbletecture, architecture et design gonflable. Cette phrase contient à elle seule toute la magie, tout le lien existant entre l’objet gonflé et l’enfance. Depuis notre plus jeune âge, l’objet gonflable nous subjugue. Sans doute cette attirance est dû à ses courbes rassurantes où nous sommes invités à nous vautrer, à cette possibilité esquissé par ses formes de pouvoir s’envoler ou dériver sur l’eau.

L’objet gonflé est l’expression d’une liberté qu’enfant comme adulte sont prêts à admirer. Car si les bouées qui pullulent sur les plages et les châteaux géants gonflables où il fait bon se jeter sont les représentants les plus célèbres de l’univers des objets gonflables, il en existe de nombreux autres exemples. C’est le propos de départ de Bubbletecture, Architecture et design gonflable. Publié chez Phaidon, l’ouvrage est un condensé de ce qui s’est fait de plus pertinent ces dernières années en matière de design gonflable. 200 œuvres s’y exposent et racontent ce voyage « gonflé » de l’objet ou de l’architecture gonflable dont les prémisses datent de 1782 avec l’invention du premier ballon à air chaud par les frères Joseph-Michel et Jacques-Etienne Montgolfier !

Voici une sélection de 7 projets gonflés. Des aventures singulières où cette technologie à la simplicité trompeuse continue d’émerveiller les passants mais surtout perpétue un certain sens de progrès en réinventant les formes traditionnelles, en questionnant les lieux et en apportant des réponses à des situations de crise.

En danois, Skum signifie « mousse ». Cette ribambelle de bulles assemblées pourrait évoquer un bain mousseux, moelleux au premier coup d’œil ou une flopée de molécules selon le regard qui la juge. Libre à l’œil qui le croise de l’interpréter : là est toute la force de l’objet gonflé en architecture : son interprétation libre et varié. Avec ce projet (gonflé en 7 minutes seulement), l’architecte de « Skum » a voulu constituer une immense arche qui fasse aussi bien office d’abri que de balise. Pour sa fabrication, il a utilisé le même matériau que celui des fameux châteaux gonflables afin de créer une structure fantaisiste qui puisse raviver les souvenirs d’une cour de récréation à chaque visiteur.

Voici une installation qui a littéralement vu du pays. Ces énormes oreillers gonflables de l’artiste brésilien Geraldo Zamproni ont été exposés dans le monde entier. Jeu d’équilibre et jeu d’enfant à la fois, ces installations mettent en valeur chaque espace où elles viennent littéralement s’immiscer pour raconter aussi bien la structure du lieu présent que la force d’interprétation de l’objet gonflable. Mesurant 6 m de large, les oreillers sont encastrés sous des structures bâties existantes et suggèrent qu’elles en supportent le poids. Une illusion d’optique qui met à jour un dialogue surprenant avec l’architecture environnante.

Créé par l’architecte Arata Isozaki et le plasticien Anish Kapoor suite au tsunami ayant frappé le Japon en 2011, le projet Ark Nova faisait le pari d’apporter une vie culturelle aux communautés encore en phase de reconstruction suite à la catastrophe naturelle. Vue du ciel, cette salle de concert nomade ressemble à un énorme ballon gonflable que l’on aurait renversé au sol, le tout présenté dans une teinte aubergine plutôt singulière dans l’univers de la structure gonflable qui généralement s’expose dans un blanc immaculé. Ses 30 m de diamètre et ses 18 m de haut lui permettent d’accueillir 500 personnes. Une fois le spectacle terminé, la structure est dégonflée et repliée, prête à partir pour un autre spectacle dans une autre ville.

Le fauteuil gonflable ne date pas d’hier. Il a même connu son heure de gloire lors des années 60 où le plastique fut omniprésent et symbole de nomadisme à moindre prix. La créatrice israélienne Tehila Guy s’inscrit dans cette mouvance en imaginant Anda, un fauteuil léger et aussi facile à démonter qu’un meuble en kit. La seule différence avec ses ancêtres des sixties, ce fauteuil la dissimule dans son piètement en bois où viennent s’enchâsser ingénieusement des coussins gonflables et transparents. C’est la pression exercée par les coussins sur les rondins qui maintient les éléments ensemble, tandis qu’à l’inverse, la structure permet aux coussins de conserver leur forme. Malin et design, autrement dit : exemplaire.

Projet itinérant lancé en 2001, RedBall prend l’allure d’un immense ballon qui vient se coincer dans des espaces interstitiels inattendus tels que des ponts, des immeubles ou des parcs publics. Cette gigantesque sphère de vinyle, de 4,5 diamètre et de 114 kg, a fait escale dans une trentaine de ville à travers le monde pour le moment. Cette manière surprenante de regarder l’architecture du quotidien sous un angle nouveau produit parfois un sentiment de malaise auprès des passants, notamment quand l’objet gonflable en question prend place dans des endroits trop petits pour lui et se compresse créant une sensation d’explosion proche.

Érigé sur l’île de Daliowa, sur la rivière Odra de Wroclaw en Pologne, ce pavillon futuriste par ses courbes gracieuses et son reflet de la nature environnante est constitué de 35 arches en acier brillant assemblées les unes aux autres. Cette sculpture gonflable signée par le studio Zieta est le fruit d’une commande réalisée dans le cadre d’un projet de reconstruction suite aux inondations des années 90. Ce drôle de tunnel a été crée grâce à un procédé de déformation par pression, une technique qui consiste à souder ensemble des bords de deux feuilles d’acier ultra fines avant de gonfler l’ensemble afin d’obtenir un objet tridimensionnel. Le studio polonais avait déjà utilisé cette méthode pour concevoir des tabourets ludiques dix ans plus tôt.

Imaginée par le studio Snarkitecture, cette installation créée pour l’entrée du pavillon principal de l’événement Design Miami jouait avec les caractéristiques de la tente en vinyle accueillant l’événement, reconfigurant la matière, elle délimitait une zone de transition où les visiteurs seraient invités à flâner et prendre leur temps sur des assises gonflés. Au plafond, suspendus une multitude de tubes gonflés prenaient place pour évoquer une grotte de stalactites surmontée d’une chaîne de montagnes. Un paysage élaboré de toutes pièces entre passé et futur.

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