La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a débuté. Mais nombre de réticences persistent encore à l’encontre de ce vaccin. Le point sur un sujet hautement polémique.
Beaucoup considèrent la grippe comme une affection bénigne, mais c’est faux. Il ne faut pas confondre la grippe et les symptômes grippaux (courbatures, fièvre, fatigue…) dus à des virus modérément agressifs.
La vraie grippe, elle, est redoutable : 13 000 décès liés à la grippe ont été enregistrés au cours de l’hiver 2017-2018 en France selon Santé Publique France. Mieux vaut donc se prémunir efficacement dès l’automne, avant que l’épidémie ne fasse trop de ravages.
Les séniors ne sont pas les seuls concernés
Les personnes âgées sont bien sûr vulnérables, dans la mesure où leur organisme est souvent plus affaiblit. Mais les plus de 65 ans ne sont pas les seuls à devoir se faire vacciner.
« Toutes les personnes atteintes d’une maladie chronique sont également conviées à le faire : les asthmatiques, les diabétiques, les insuffisants rénaux ou respiratoires, les patients en obésité sévère*, etc… », assure le Dr Geneviève Motyka, adjointe du Médecin conseil national de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie.
Les femmes enceintes sont aussi à risque car leur système immunitaire est moins vaillant, tout comme les nourrissons de moins de 6 mois à risque (prématurés, immunodéprimés…). Dans ce cas, le vaccin est pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. Mais toutes les autres personnes peuvent aussi se faire vacciner pour traverser l’hiver sans encombre et éviter de véhiculer le virus à leur entourage.
Celui-ci peut être prescrit à tous par un(e) médecin ou un(e) sage-femme. Les personnes à risque reçoivent généralement un bon de prise en charge de leur caisse d’Assurance Maladie directement par courrier.
Une efficacité variable selon les années
Le vaccin ne protège jamais à 100%. Sa composition est modifiée tous les ans car les virus Influenza responsables de la grippe circulent à leur guise aux quatre coins de la planète et évoluent régulièrement. Il faut donc anticiper plusieurs mois à l’avance.
« À partir des données fournies par les réseaux mondiaux de surveillance de la grippe, l’OMS détermine les souches qui risquent de proliférer l’hiver suivant », explique le Pr Bruno Lina, professeur de virologie à l’Université Lyon 1 et responsable du Centre National de Référence sur la grippe. Il arrive que l’un des virus mute entre temps par malchance, mais il est rare que cela se produise pour les trois souches intégrées au vaccin.
« L’efficacité de la vaccination varie ainsi d’une année à l’autre et selon les catégories de personnes, ajoute le Pr Lina. Elle n’était que de 30% l’an dernier, mais elle a atteint les 70% les années précédentes toutes tranches d’âge confondues ».
Les vaccins antigrippaux disponibles en France sont « inactivés » (ils ne contiennent pas d’agents infectieux vivants, mais un fragment de l’agent infectieux ou un agent infectieux rendu inoffensif). Le vaccin 2018-2019 contient les souches vaccinales suivantes : A/Michigan/45/2015 (H1N1) pdm09, A/Singapore/INFIMH-16-0019/2016 (H3N2), B/Colorado/06/2017 (lignée B/Victoria/2/87), et B/Phuket/3073/2013 (lignée Yamagata/16/88).
Des effets indésirables minimes
Une inflammation au point d’injection et une petite poussée de fièvre peuvent survenir après la vaccination. Rien de grave donc. Mais la méfiance envers les vaccins est telle que 50% des personnes à risque refusent de se faire vacciner.
« Cette peur est injustifiée, estime le Dr Jacques Gaillat, infectiologue au Centre hospitalier Annecy-Genevois. Elle provient des polémiques soulevées par les vaccins contre l’hépatite B et contre les papillomavirus, mais aucune étude n’a prouvé que ces derniers pouvaient induire des maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques ». Des doutes planent aussi sur la sécurité des adjuvants à base d’aluminium de certains vaccins. Mais celui vendu en France contre la grippe n’en contient pas.
En revanche, comme il est produit à partir de protéines d’œufs, les personnes allergiques aux œufs doivent demander l’avis de leur allergologue avant de se faire injecter le vaccin.
Où se faire vacciner ?
Vous pouvez vous faire vacciner en cabinet par un(e) médecin, un(e) sage-femme, un(e) infirmier(e) ou par un(e) pharmacien(ne)** directement en officine.
*IMC supérieur ou égal à 40.
** en cours d’expérimentation dans les pharmacies des régions Auvergne-Rhône Alpes, Nouvelle Aquitaine, Hauts de France, Occitanie.
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