Mason Rothschild vendait sur un site dédié au métavers des objets numériques à l’effigie des emblématiques sacs Birkin de la maison Hermès. Il avait même donné un nom à ses NFTs (œuvres numériques dont la propriété est certifiée) : les « MetaBirkins ».
En janvier 2022, Hermès a décidé de porter plainte -entre autres- pour contrefaçon contre l’artiste digital qui commercialisait ces « MetaBirkins » sans autorisation.
Et si le verdict de l’affaire Hermès vs. Rotchshild était très attendu, c’est parce qu’il s’agit de l’un des premiers procès autour de la propriété intellectuelle dans le monde des NFT.
Mason Rothschild reconnu coupable de trois chefs d’accusations
Le procès s’est ouvert le lundi 30 janvier 2023 à New York et le tribunal fédéral de Manhattan a rendu son verdict neuf jours plus tard.
Mason Rothschild, de son vrai nom Sonny Estival, a été jugé coupable de trois chefs d’accusation : contrefaçon, dilution de marque, et cybersquatting. Résultat ? Il est condamné à verser 133 000 dollars de dommages et intérêts à Hermès.
L’agence Reuters précise que « le jury a conclu que les « MetaBirkins » non autorisés de l’artiste Mason Rothschild étaient susceptibles de semer la confusion chez les consommateurs. »
Deux ans auparavant Mason Rothschid a vendu une série de 100 « MetaBirkins » reprenant le design du Birkin, le sac Hermès le plus connu au monde.
Un sac de luxe mythique lancé en 1984 qui fait saliver tous les amoureux de maroquinerie tant pour sa qualité que pour sa rareté.
https://www.instagram.com/p/CVn0q4srJYD/
Déclinés sous plusieurs design, les « MetaBirkin » étaient présentées comme un « hommage au sac le plus célèbre d’Hermès ».
L’artiste digital a récolté pas moins de 1,1 millions de dollars grâce à la vente des sacs Birkin présentés sous forme de NFT. Pour rappel, chez Hermès, un sac Birkin coûte au moins plusieurs milliers d’euros.
Une « journée terrible pour les artistes »
Pendant le procès, la griffe fondée par Thierry Hermès a rappelé que l’artiste américain a proposé les « MetaBirkins » dès décembre 2021, sans son consentement, lors de la foire internationale d’art contemporain de Miami. C’est le mois suivant que la maison a saisi la justice, estimant que Mason Rothschild était en train d’enfreindre sa propriété intellectuelle.
La bataille est loin d’être terminée
« J’ai enfilé mon pantalon de grand garçon ces deux dernières semaines (soit tout au long de la durée du procès, ndlr). » a écrit Mason Rothschild sur Instagram quelques heures après la fin du procès.
« Les choses ne sont pas allées dans mon sens mais la bataille est loin d’être terminée. Je suis fier d’être en avance sur les choses, y compris sur le web3, et parfois cela s’accompagne de douleurs comme celle-ci. »
Durant le procès l’opposant à Hermès, Mason Rothschild a fait valoir que ses créations virtuelles tombaient sous le coup du premier amendement de la Constitution américaine qui protège la liberté d’expression. Finalement, la justice américaine a jugé que les MetaBirkins violaient les droits de la maison Française.
A l’issue du procès, Rhett Milsaps, l’un des avocats de Mason Rothschilds, a déclaré que ce 8 février marquait une « journée terrible pour les artistes et pour le premier amendement. »
C’est la première fois qu’une maison de mode de cette envergure s’oppose à la reproduction d’un de ses produits détourné en NFT.
Une affaire qui pourrait bien servir de cas d’école pour le web3 et ses artistes.
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